Le Président du Conseil, Ministre Secrétaire d'Etat à la Guerre :Vu l'arrêté du 18 avril 1841 sur la formation des centres de population,Vu la délibération du Conseil d'Administration de l'Algérie, en date du 26 février 1845 :
ARRETE :
Article 1er : un centre de population européenne de cent familles sera créé dans la province d'Oran, sur le parcours d'Oran à Mascara, dans la vallée du Sig, non loin du pont et du barrage construits récemment sur cette rivière.
Article 2 : Ce centre, qui prendra le nom de Saint-Denis-du-Sig sera établi conformément au plan de distribution dressé par Monsieur le Chef du Génie à Oran et annexé à la délibération de la Commission administrative de cette ville.
Article 3 : Un arrêté ultérieur en fixera la circonscription territoriale.
Article 4 : Monsieur le Gouverneur Général et Monsieur le Lieutenant Général, commandant supérieur de la province d'Oran, sont et demeurent chargés de l'exécution du présent arrêté.
Paris le, 20 juin 1845
Maréchal Duc de DalmatieLe Conseiller d'Etat, Secrétaire GénéralBaron MartineauLe Gouverneur Général de l'AlgérieMaréchal Duc d'Isly.
La frontière du 1er siècle et son limes
Au 1er siècle, l'occupation en Libye actuelle se bornait aux ports et à une étroite bande littorale. À l'ouest de Gabès, elle s'arrêtait au nord du chott el-fedjedj. Puis la frontière remontait vers le nord, par Capsa (Gafsa), Thelepte (Fériana), Theveste (Tébessa), contournait au nord le massif de l'Aurès, se dirigeait au nord-ouest par les plaines de Sétif et de la Medjana, peut-être jusqu'à Auzia (Aumale), piquait à l'ouest pour atteindre Berrouaghia, suivait la vallée du Chélif par Oppidum Novum (Duperré) et Castellum Tingitanum (Orléansville), franchissait la Mina non loin de Relizane, l'Habra à Castra Nova (perrégaux), le Sig à tasaccora (Saint-Denis-du-Sig) et, après s'être rapprochée de la côte, traversait la Moulouya presque à son embouchure et aboutissait à la mer à Rusaddir (Melilla). Au-delà du Rif, qui échappait à l'emprise impériale, le territoire romain reprenait à Tingi (Tanger) et se prolongeait jusqu'à Sala (Chella)
L'Union Agricole d'Afrique fut fondée en 1846 près d'Oran à Saint-Denis du Sig, proche de la commune de Saint-Denis du Sig qui était un village de colonisation classique.
Le Sig existait déjà à l'époque romaine sous le nom de Tasacorra, du berbère tara (défilé) et corna (Mékerra): défilé de la Mékerra. Des ruines non fouillées à l'époque, se trouvaient sur la rive gauche de la rivière et on y voyait des galeries, des traces de murs ; un temple même devait s'y trouver. Un chapiteau de colonne, provenant de là, était déposé dans la cour de l'école maternelle. L'emplacement de la colonie romaine, marqué par un fort exhaussement du sol, devait s'étendre sur la rive gauche de l'Oued Sig, aux alentours du Petit Barrage. Tasacorra était une des stations de la grande voie romaine qui reliait Rusuccuru (Dellys) à Calama (Nédroma) entre Costa-Nova (Mohammadia) et Régia (Arbal). Près du Petit Barrage furent mis à jour, à plusieurs reprises, des tombeaux contenant des bagues, des colliers et autres bijoux. Les débris d'amphores et de poteries diverses y étaient très nombreux. Après les Vandales qui laissèrent peu de traces, les Maures s'installèrent dans la région et s'y adonnèrent à la culture. On y voyait encore les ruines d'un aqueduc qui partait de la gorge où a été construit le Petit Barrage et passait au-dessus de l'emplacement occupé par le canal du réseau d'irrigation. On avait attribué aux Romains la paternité de cet aqueduc, mais les matériaux employés, notamment des perches bien conservées, dénotaient un ouvrage plus récent. Au tout début de l'installation des Français en Algérie ; le Sig fut désigné comme gîte d'étape pour engager la lutte contre l'émir Abd el-Kader et plusieurs combats furent livrés dans la plaine attenante. Un arrête du 20 juin 1845 du Maréchal, duc de Dalmatie, Ministre de la Guerre, prescrivit la création du centre de Sig (Saint-Denis-du-Sig). Mais contrairement à ce qu'avaient fait les Romains, l'emplacement fut choisi sur là rive droite. Il s'agissait alors d'en faire une tête de pont défendant le passage de la rivière et l'accès d'Oran contré les attaques des pillards venant de l'intérieur. En même temps une zone d'irrigation était constituée : elle était alimentée par un barrage-déversoir (le Petit Barrage) établi par le Génie Militaire en 1845 dans un défilé de l'Oued Sig à 3 kilomètres en amont de la ville. Une digue de 7 mètres de hauteur fut construite sur ce barrage en 1858 et il put, alors contenir une réserve de 3 millions de mètres cubes d'eau. Cette digue fut emportée le 8 Février 1885 en même temps qu'une partie de celle du : Grand Barrage édifié en 1883 à 17 kilomètres en amont du premier. Le Grand Barrage fut restauré aussitôt : une digue de 100 mètres de long - 30 mètres de hauteur - une largeur à la base de 32 mètres pour une largeur de la plate-forme de 4 mètres. Sa capacité dépassait les 15 millions de mètres cubes. Les premiers habitants de cette nouvelle colonie furent des Allemands d'abord ; puis des Francs-Comtois. Mais les travaux de défrichements et le voisinage des marais amenèrent bientôt des fièvres paludéennes et ce premier peuplement disparut sans laisser de traces. II fallut attendre l'exode massif des Alsaciens - Lorrains après la débâche de 1870, les tragiques déportations des condamnés politiques du soulèvement de la Commune de Paris en 1871 et l'arrivée des émigrants Espagnols fuyant sévices et misères de leur pays, pour que se forge le creuset initial des futures générations de Pieds-Noirs. Sig situé dans le Sahel Algérien, à une altitude de 60 mètres, jouissait d'un climat marin, d'une très grande douceur en hiver, bien qu'en été la chaleur y sévissait avec intensité. Par temps de sirocco, le mercure atteignait 42° C à l'ombre. Le régime des pluies y était assez irrégulier. La cité avait la forme d'un rectangle de 670 mètres de long, de l'ouest à l'est, sur 600 mètres de largeur du nord au sud. Les rues se coupaient à angle droit. Deux grands boulevards d'une largeur de 25 mètres limitaient la ville au nord et au sud. Au Centre, courait de l'ouest à l'est, la route nationale d'Oran à Alger, laquelle s'élargissait dans l'agglomération pour former l'Avenue de la république, belle artère de 32 mètres de largeur, bordée de ficus à petites tailles et de faux-poivriers. Les cafés, les magasins y étaient installés et dès la belle saison revenue, la population se livrait, depuis des lustres, au plaisir de "faire le boulevard" jusqu'à une heure fort avancée de la nuit, du pont à l"hôpital. Le régime militaire prit fin en 1854. Le 13 Janvier 1855, le Sig fut désigné comme chef-lieu d'un commissariat civil. Sous l'administration éclairée des Commissaires civils, assistés d'un Conseil municipal nommé jusqu'en 1867 par arrêté du Gouvernement Général, puis élu au suffrage universel, le Sig prit rapidement une grande extension. De grands travaux d'utilité publique furent activement poussés ou préparés. D'élégantes constructions particulières s'élevèrent de toutes parts, remplaçant les modestes baraques du début, et de verdoyantes plantations agrémentèrent le centre du village.
- La construction du chemin de fer en 1861 vint ajouter encore à la prospérité du Sig en ouvrant des débouchés aux produits du sol.
- Le marché couvert achevé en 1888, situé au centre du village sur l'Avenue de la République, se présentait sous la forme d'une solide bâtisse rectangulaire dont les murs étaient reliés au toit par de hautes persiennes assurant le renouvellement de l'air. Derrière le marché se trouvait une poissonnerie alimentée par des pêcheurs d'Arzew.
- L'Hôtel de Ville, inauguré en 1898, édifié selon les plans établis par A. de Maupassant, ingénieur (1841-1923) qui se révéla un grand bâtisseur au Sig, était un très bel édifice de fort grand air avec son perron en pierre de taille et sa façade sculptée. On accédait au 2éme étage où s'ouvrait la splendide salle des fêtes, résonnant encore de tant de souvenirs, par un double escalier de marbre blanc. De la terrasse, on jouissait d'un coup d'œil superbe sur la plaine et sur la